Depuis trop longtemps, les Pyrénées nous appellent. Elles crient liberté, road trip et grands espaces. Alors, c’est sans hésiter que nous démarrons Léon, notre maison sur roues depuis bientôt 3 ans, en direction de notre prochaine aventure : Ariège, nous voici.
Par la fenêtre du camping-car, les paysages défilent et, doucement, prennent de la hauteur. Les collines sont d’un vert tellement flamboyant, qu’elles ne semblent pas réelles. Nous sommes au mois de juillet, l’été s’est bel et bien installé et, nous offre, dès les premiers kilomètres, un décor qui semble tout droit sorti de notre imaginaire.
Au loin, on commence à apercevoir d’immenses cimes… ce sont elles : les Pyrénées. La chaîne de montagnes s’étend sur plus de 430 kilomètres entre l’Espagne et la France, de la méditerranée à l’atlantique et, atteint parfois, plus de 3 400 mètres d’altitude.
En d’autres termes ? Le spectacle est époustouflant et, pour notre plus grand émerveillement, semble ne jamais s’arrêter.
Ce road trip en van en Ariège commence bien !
arrêt N°1 – On part explorer la grotte de Niaux, Léon nous attend au bord de la rivière Vicdessos
Nous poursuivons notre route en direction de la vallée du Vicdessos, car, s’il y a bien une chose que les ariégeois nous ont conseillé d’explorer : c’est la Grotte de Niaux ! « Elle est unique » dit-on, alors on ne pouvait pas louper ça.
On pose Léon sous les arbres, au bord de la rivière qui borde Tarascon-sur-Ariège, puis, en quelques minutes de marche, nous voici aux portes de la grotte de Niaux. J’ai hâte ! Le bâtiment qui nous accueille est contemporain, inédit, comme une prolongation de l’art qui se trouve sous nos pieds. Vous vous demandez encore ce que cette grotte a de si spéciale ? : plusieurs kilomètres de galeries souterraines dans lesquelles, éclairées à la lueur d’une lampe, on peut observer les traces de nos ancêtres les hommes de Cro-Magnon. Ici, on peut encore contempler des peintures réalisées entre 17 000 et 16 000 ans avant notre ère, des peintures qui racontent la façon dont on vivait à la Préhistoire.
La grotte de Niaux – Ariège Pyrénées – S.Meurisse
La grotte de Lombrives – Studio Léon La grotte de Lombrives – Studio Léon
Non, je ne vous dévoilerai pas prématurément les photos. D’abord, parce qu’une fois à l’intérieur de la grotte de Niaux, les photos sont interdites Ensuite, parce que vous devez, à votre tour, voir ça de vos propres yeux lors de votre prochaine visite en Ariège. Promis, vous ne serez pas déçu !
Je dois dire qu’encore à ce jour, ce voyage dans le temps, reste l’une des plus belles émotions historiques de notre road trip en van en Ariège.
On rattrape le camping-car par la forêt : il nous attend, paisiblement baigné de soleil. Un petit tour dans la rivière de Vicdessos, une belle rencontre d’un pêcheur et son fils et, un pique-nique au coucher du soleil plus tard, ce premier arrêt en Ariège marque, comme il se doit, le début de ces prochains jours de road trip.
arrêt n°2 – On découvre deux merveilles des Pyrénées Ariègeoises : l’étang de Lers et la cascade d’Ars
Nos yeux s’ouvrent doucement, j’ai presque oublié où on était. Mais, en tirant le rideau de la chambre, l’eau qui court et la tranquillité ambiante me le rappellent très vite : nous sommes en Ariège et, aujourd’hui, nous partons pour une nouvelle dose de nature ! On quitte notre havre de paix au bord de la rivière et on installe le GPS : au compteur, un peu plus d’une demi-heure de route pour rejoindre l’étang de Lers, la première étape de notre itinéraire de la journée.
L’étang de Lers sous le soleil – Ariiège Pyrénées – S.Meurisse L’étang de Lers – Ariège Pyrénées – S.Meurisse
La brume s’est accrochée à nos roues, donnant encore un peu plus de charme et de magie aux paysages qui nous entourent. Pourtant, à peine, à quelques kilomètres de chez nous, j’ai l’impression d’être au bout du monde, totalement déconnectée, plus libre que jamais. Nous sommes en plein cœur du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariègeoises et, l’espace qui s’offre à nous est immense, presque autant que les montagnes qui bordent la vallée.
On arrive bientôt à l’étang de Lers, le brouillard nous a lâchés. Perché à 1 264 mètres et dominé par le massif des Trois Seigneurs, l’étang nous plonge dans une ambiance aussi reposante que bucolique : l’endroit parfait pour prendre le temps de grignoter un morceau. Vous avez remarqué comme on ne prend plus assez le temps ? Comme on essaie de rentabiliser chaque seconde quand on voyage et qu’on visite ? Pourtant, j’ai l’impression que ce sont ces moments simples qui nous permettent de prendre du recul et d’apprécier encore plus le reste.
La brume a refait son apparition, donnant encore un peu plus de magie et, de mystique, à ce décor que nous avons du mal à quitter. De retour sur la route, un panneau indique rapidement : Aulus-les-Bains, village authentique de montagne. C’est ici que commence la randonnée jusqu’à la cascade d’Ars, ce sont maintenant quelques 4 kilomètres de marche qui nous attendent.
Le chemin qui mène à la cascade commence en forêt. Nos plus belles randonnées ont toujours commencé comme ça, serait-ce un signe ? Entre lacets, dénivelés tantôt positifs, tantôt négatifs, jeu d’équilibre sur les arbres qui traversent notre route et reprise de souffle au bord de la rivière d’Ars, on entend bientôt l’eau éclabousser : je crois bien qu’on touche au but ! On dit de cette cascade qu’elle est une des plus belles des Pyrénées, et, entre nous, nous avons rapidement compris pourquoi.
À 1 380 mètres d’altitude, la cascade d’Ars s’étire sur 246 mètres de hauteur et sur trois étages successifs. Je n’ai pas les mots et, ne les ai toujours pas en écrivant aujourd’hui : le spectacle est à couper le souffle.
Sur la route de Lers – Studio Léon La cascade d’Ars – Studio Léon
Dans un état presque méditatif, on oublie toute notion du temps, laissant la luminosité déclinante nous rappeler qu’il est temps de faire demi-tour. Notre itinéraire initial voulait qu’on regagne Aulus-les-Bains en passant par l’étang de Guzet mais, l’envie de savourer la cascade d’Ars sous tous ces angles aura eu raison de notre timing. J’ai toujours pensé que vivre des aventures, c’était aussi accepter que le programme puisse changer parfois, qu’il fallait se laisser porter si on se sentait bien à un endroit, comme aujourd’hui.
Le retour au van est silencieux, comme si parler, allait rompre la magie de ce que nous venons de voir. Thomas craque le premier : « non mais tu as vu ça ? C’était dingue ! ». J’ai vu ça, c’était dingue.
arrêt n°3 – On passe la journée dans un petit coin de paradis, des promeneurs affinent l’itinéraire de notre road trip
On se réveille doucement au milieu des hêtres et des sapins blancs, le bruit de la cascade résonne encore dans nos têtes. Cascade d’Ars ? Nous reviendrons, et pourquoi pas pendant les jolies couleurs d’automne ?
Pour l’heure, il est temps de changer de cap et de rouler jusqu’au lac de Bethmale, dans le Couserans. Je lis sur quelques blogs que, bien qu’il culmine à 1 074 mètres d’altitude, il reste facile d’accès si on voyage en van ou en camping-car. Quand on part en road trip et qu’on balade une maison de presque 6 mètres, ce genre d’info est toujours à considérer !
Lac de Bethmale – Studio Léon Lac de Bethmale – Studio Léon
Nous passerons l’après-midi devant cette merveille de la nature. Entre pique-nique, balade sous les feuilles et pauses photos, on ne se lasse pas de croiser du regard cette eau d’une émeraude exceptionnelle. « Non mais, regarde-moi cette couleur ! ». Si vous êtes de passage en Ariège, vous ne devez pas la rater.
Sur les petits sentiers que nous empruntons, on se met à discuter avec les promeneurs qui nous demandent rapidement ce qu’on fait ici, en Ariège, « est-ce que vous venez d’ici ? ». L’idée qu’on puisse être en road trip avec notre camping-car pour quelques jours semble les intriguer, et tous, se mettent à nous donner leurs meilleurs conseils pour peaufiner notre itinéraire et profitez de l’Ariège et, de tout ce que la région a à offrir.
Vous vous souvenez quand je vous disais qu’un itinéraire se crée, parfois, en fonction d’un moment ou d’une rencontre ?
arrêt n°4 – On sillonne l’authentique Saint-Lizier pour finir la journée la tête dans les étoiles
En cette quatrième journée de road trip en Ariège, on se laisse guider par les conseils avisés des ariégeois et des panneaux qui, au bout d’une demi-heure, se mettent à indiquer Saint-Lizier : notre prochaine étape n’est plus si loin.
Avant de la regagner, on s’accorde une pause-café au bord des rives de Saint Girons. Captivés par ses rues pittoresques et son pont vieux du XVIème siècle, cette vision matinale me rappelle que, ce genre de moment peut être tout autant appréciable qu’une ascension dans la montagne.
Saint-Lizier n’est plus qu’à quelques kilomètres maintenant. Nos rencontres d’hier nous l’ont décrite comme, peut-être, l’une des villes du département de l’Ariège la plus chargée d’histoire. Et, les témoignages de ce riche passé en sont sûrement sa cathédrale, sa pharmacie du XVIIIème siècle et, son Palais des Evêques.
On arpente l’ancienne cité gallo-romaine, prenant des bouffées d’histoire à gauche et, à droite. Vous commencez à nous connaître, on aime laisser sa part à l’improvisation (déformation de l’itinérance sûrement) alors, en grimpant jusqu’au Palais des Évêques, on ne s’attendait pas à tomber nez à nez avec les Pyrénées et un panorama sur Saint Lizier et sa cathédrale. La vue de là-haut est somptueuse.
Notre œil, aussi avide de découvertes historiques que gastronomiques, repère un resto en plein cœur du Palais. Comment résister à un lunch avec vue sur les Pyrénées ? Mais le Carré de l’Ange n’offre pas qu’une vue, il propose surtout une cuisine créative inspirée de la culture culinaire pyrénéenne… Le rendez-vous est pris. Le temps pour nous d’en apprendre plus sur ce qu’était autrefois le Palais des Évêques ou la cathédrale Notre-Dame-de-la-Sède comme on l’appelait.
On a des histoires, des ruelles, des vues, de l’art et des filets de Bar plein la tête (ou, le ventre d’ailleurs) : la journée se termine en douceur, en même temps que le soleil commence à décliner. À peine le temps de grimper dans le van et de rouler jusqu’à un spot dans les hauteurs de Saint Girons. Le ciel est dégagé, nous promettant une nuit bercée par les étoiles. On s’embarque dans une montée assez raide mais, qui ne nous résiste pas (rien ne semble résister à ce vieux bolide de 1988), puis un passage étroit. Nous sommes seuls au monde. Seuls au milieu de cette nature qui semble infinie.
Cette journée pouvait-elle se finir sur une plus belle note ?
arrêt n°5 – On s’essaye au paddle en eaux vives pour la première fois !
Comme tous nos réveils depuis que nous sommes en Ariège, ce dernier mêle chant des oiseaux et, pour l’occasion, une légère pointe de tristesse : aujourd’hui, c’est notre dernier jour de road trip dans les belles Pyrénées.
Pour ne rien regretter, on se décide à vivre une dernière expérience avant de partir : j’ai toujours rêvé de faire du paddle et, ça tombe bien car, à une petite heure de notre spot, l’équipe de la Belle Verte nous a trouvé une place parmi eux.
Les kilomètres passent et, j’appréhende secrètement de ne pas être à la hauteur. Littéralement. Et si je n’arrive pas à me lever ? Ou à tenir debout plus de 10 secondes ? Nous le saurons bien assez tôt.
Léon trouve sa place dans un parking ombragé pendant que je réalise que nous sommes, comme souvent en Ariège, en train d’avancer dans un coin où la nature est reine. Dans un parc centenaire bordé par la rivière, on aperçoit au loin kayaks et paddles : le moment est arrivé, il faut se lancer.
Quelques rires, quelques explications et quelques règles de sécurité plus tard, nous voici dans les eaux de l’Ariège. Pour me donner du courage, je me lance la première, sans réfléchir. Un coup de pagaie. Deux coups de pagaie. Trois coups de pagaie, je ne résiste plus à l’envie de me tenir debout… j’ai l’impression d’avoir fait ça toute ma vie, d’être une vraie aventurière. « T’emballes pas ». Un premier rapide pointe le bout de son nez et fait vaciller mes jambes en deux temps, trois mouvements. Ma mauvaise foi dit qu’elle n’était pas prête, ma raison dit que j’aurais pu, au moins, m’acclimater 10 minutes avant de me lever.
Nous nous souviendrons longtemps des heures qui ont suivi : le soleil caressait nos visages pendant que l’on glissait sur l’eau, les racines des arbres courraient, les plages se cachaient, l’ambiance était chaleureuse et les sensations inégalables.
La journée semble déjà se terminer mais, nous n’avons pas dit notre dernier mot. On se réserve une dernière surprise … Demain matin, nous avons rendez-vous avec l’un des derniers refuges des cathares.
Il est temps de quitter l’Ariège …
Comme pour dire au revoir à l’Ariège, on laisse le réveil nous sortir de nos rêves un peu plus tôt que d’habitude. Les lumières sont douces et adaptent nos yeux au spectacle qui se joue devant nous : nous sommes au pied du château de Montségur et, presque en même temps que le soleil, on se perche à 1 200 mètres d’altitude entre les pierres du célèbre château cathare pour savourer notre dernier jour ici.
Peut-on réellement dire au revoir à une région propice au road trip en van, à la liberté, à la découverte, à la gentillesse locale, aux sensations, aux grands espaces, à la une nature encore sauvage et préservée ? Ce n’est qu’un « à très vite l’Ariège ».