Tic, Tac, Tic, Tac! L’hiver est là, la neige aussi, hihihi ! J’avais trop hâte de rechausser les skis et d’enfin tester… le ski de randonnée. Une grande première pour moi. Je pratique dès que je le peux la montagne, et je ski depuis mes 6 ans. Les pistes rouges et noires sont de loin mes préférées ! Mais là c’est l’occasion de sortir des jalons et de découvrir de nouveaux espaces skis aux pieds. Voici une micro-aventure excitante avec des petits tuyaux pour vivre un vrai bon moment de montagne hivernale.
En quelques mots
Lieu de départ : Ascou – Arrivée : Pic du Tarbésou
Difficulté : moyenne
Pente : faible
Durée : ½ journée
Type : Aller/Retour
Carte : IGN TOP 25 : 2248ET Axat Querigut
Le conseil des locaux
- Au début, la course se situe sur le domaine skiable d’Ascou Pailhères, les skieurs sont prioritaires, pour la sécurité de tous rester bien à côté des pistes de ski.
- Au sommet la neige est souvent glacée, prévoir les couteaux.
Le Classique sommet du Tarbesou (2 354m)
« LA » sortie classique pour débuter le ski de rando : c’est « le Tarbesou » ! Une ascension plutôt simple, un effort mesuré et un panorama hors norme !
Me voilà embarquée dans ma première sortie ski rando avec mon pote Guillaume. On fait un stop au magasin de loc pour louer le matos que j’essaye rapidement, tellement je suis impatiente ! Nous voilà arrivés à la station d’Ascou Pailhères. C’est parti pour une demi-journée de neige bien remplie. En sortant de la voiture, on profite de la fraîcheur de l’hiver qui vivifie nos visages et nos narines. Un plaisir simple, juste le bonheur !
S’équiper : couteaux, peaux …
Peaux de phoques, cales, couteaux, ARVA (Appareil de Recherche de Victimes d’Avalanches), pelle, sonde, sac airbag ! Voici un vocabulaire que j’ai découvert lors de cette première sortie en ski de randonnée. Heureusement j’ai loué tout ce matériel et Guigui a bien pris le temps de m’expliquer le fonctionnement de l’ARVA.
ARVA, pelle, sonde : matériel indispensable
Avant de partir prévoyez : ARVA, pelle, sonde, et pourquoi pas le sac airbag en plus. Le ski de randonnée nécessite une connaissance de la montagne et de la nivologie (étude du manteau neigeux). Avant une sortie, il est important de tester son ARVA* avec ses compagnons de cordée en s’entraînant à la recherche.
Plus d’infos précises sur le site de l’ANENA : Association Nationale pour l’étude de la Neige et des Avalanches.
Pour préparer votre sortie dans les moindre détails rendez-vous sur le site de la FFME.
Avant de réaliser notre course, nous avons pris 45 min à tester le matériel pour me familiariser aux outils. A plusieurs reprises, il a caché son ARVA dans la neige que j’ai dû rechercher avec le mien, puis la sonde, puis la pelle.
On équipe les ski de leurs peaux de phoques sur les skis pour pouvoir monter et nous voilà partis pour notre ascension de 680m environ.
C’est parti !
Le départ se fait depuis la station en empruntant les côtés des pistes, ce jour-là la station est encore fermée.
Nous arrivons au parking dit des ambulanciers qui peut aussi être un point de départ. Il peut faire gagner une vingtaine de minutes et éviter la station. C’est aussi là où se trouve le téléski de Mounégou où l’ombre est toujours sur nous. On poursuit. Enfin le soleil vient réchauffer nos visages. Nous commençons à monter à gauche du téléski de Régalécia et de la piste Fontnere, une pente un peu raide, où j’apprends à mettre les cales de montée présentes sur mes fixations. Très pratiques, elles permettent d’ajouter une hauteur et de compenser la pente. En gros cela permet de réduire l’effort.
Premières conversions
Mais LA grande découverte, ma préférée ! Les conversions, ma souplesse de footballeuse n’est absolument pas à la hauteur… pffff pour moi, une vraie galère à réaliser !!!
Heureusement, la neige est bonne et Guigui fait la trace ce qui facilite ma progression jusqu’au pla de mounégou. On avance en allant vers la droite sur la large corniche qui mène au sommet, au début la pente est assez douce puis la fin un peu raide, d’autant que les conditions d’enneigement deviennent de plus en plus difficiles.
Malgré le soleil, le vent glace nos visages, et la neige est complètement “croutée”, j’apprends donc à me servir des couteaux. Une fois arrivé au sommet, on ne traîne pas, tellement il fait froid. On enlève nos gants pour mieux ôter les peaux des skis. Je suis tellement crispée par le froid et concentrée sur le matériel qu’on ne peut rien me demander de plus, j’en oublie même de faire une photo tant le froid nous saisit ?
Un belvédère et un espace de liberté inégalés
Le sommet du Tarbesou est un des plus beaux belvédères de l’Ariège, une vue à 360°C sur les pré-Pyrénées avec massif de Tabes et le Pic du Saint Barthélémy. On peut également y observer le Canigou, la dent d’Orlu, le pic du Rulhe, le Roc Blanc, …. et les étangs de rabassolles gelés pour l’occasion hivernale.
Ce jour-là, au sommet, le temps n’est pas à la rêverie et la contemplation, mais pour y être allée à plusieurs reprises en hiver et en été, le Tarbesou fait partie de mes top 5.
Nous voilà donc prêt à repartir. On met les chaussures et les fixations en mode descente etro on glisse tout doucement sur la glace. Arrivés sur le petit replat plus bas, je réalise que j’ai bien fait fonctionner le cardio tout au long de l’ascension ! Mes cuisses ont eu bien chaud, ont été sollicitées. Ce que ne m’avait pas dit mon pote, c’est qu’il fallait gérer son effort à la montée pour profiter un maximum de la descente. Je sens mes jambes bien trembler mais le cerveau prend le dessus.
D’ailleurs, après-coup j’ai regardé des vidéos sur Youtube pour apprendre les débuts en ski de randonnées ! Je vous mets ici une vidéo que j’ai trouvé pas mal !
Nous entamons LA descente dans le vallon en contrebas. J’y suis ! Je suis en train de faire mes premières traces ! Dans cette combe les conditions sont excellentes. On se croirait dans du coton.
Aucun bruit, le rêve, on ride et on entend à peine la neige voler, nos virages sont sans bruits, nos carres ne taillent pas la neige comme on peut l’entendre en station. Cette sensation de flotter dans une neige aussi excellente, dans ces grands espaces est vraiment grisante. Si je devais définir ce qu’est le pur bonheur, la liberté, et bien, je viens de le faire.
On fait une pause “barres de céréales” au pied du sommet, où le vent s’est calmé, le col de Pailhères et le plat de Mounegou offrent un espace digne du grand Nord. Certains viennent d’ailleurs y faire du snowkite quand les conditions sont bonnes. Nous repartons vers la station en empruntant la piste noire maure non damée ce jour-là, une pure descente dans de la fraîche.
Ma première montée et mes premiers virages en ski de randonnée ont été éprouvant mais tellement grisant !!! Les sensations de bonheur de liberté étaient tellement supérieures aux douleurs de mes cuisses et ampoules qu’aujourd’hui cette activité fait partie de ma vie. Dès qu’il neige, les spatules frétilles et on va se faire une sortie en attendant l’ouverture des stations. Pendant les vacances ou les weekends c’est aussi un moyen de profiter des espaces vierges, silencieux, et de la glisse.
Et la question que l’on se pose très souvent, quand est ce qu’on rechausse ?